Après la réforme du baccalauréat mise en place en 2020, les classes préparatoires se devaient d’adapter leurs cursus et leurs programmes. Pour rappel, les CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Écoles) permettent de préparer en deux ans les concours d’entrée aux grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs. Elles ont profité des nouveautés du bac pour revoir une partie de leur fonctionnement, en cassant les codes traditionnels et en s’ouvrant à des profils plus divers. Souhaitée par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, cette réforme ambitionne de séduire de nouveaux candidats en laissant plus de choix dans les enseignements. En quoi consiste la nouvelle réforme de la classe prépa ? À quoi doit-on s’attendre pour la rentrée 2021 ? Quelles sont les nouveautés en fonction des filières ?
CPGE économiques et commerciales : la refonte du cursus
Aujourd’hui, les classes préparatoires aux grandes écoles de commerce proposent deux filières :
– les CPGE ECS, économiques et commerciales voie scientifique, réservées majoritairement aux élèves issus du bac S ,
– les CPGE ECE, économiques et commerciales voie économique, pour les étudiants ayant passé le bac ES.
La réforme du baccalauréat et la disparition des filières S, ES et L ont rebattu les cartes. En effet, les classes prépa doivent revoir leurs programmes pour s’adapter. Ainsi, dès la rentrée 2021, les prépas ECS et ECE vont disparaître au profit d’une seule prépa voie générale, ECG. Culture générale (humanités, littérature et philosophie), langue vivante 1 et langue vivante 2 constitueront le tronc commun de cette nouvelle classe préparatoire. Pour compléter cet enseignement, l’étudiant pourra choisir deux spécialités parmi 4 proposées. Le premier choix de spécialité porte sur l’enseignement des mathématiques : approfondies ou appliquées. Le second choix doit être fait entre Histoire, géographie et géopolitique, et Économie, sociologie et histoire.
À première vue, ces alternatives reproduisent les programmes des anciennes filières scientifiques et économiques. Cependant une différence majeure existe. En effet, dans la nouvelle prépa, les étudiants peuvent mixer les options. Cela leur permet d’avoir un cursus beaucoup plus proche de leurs souhaits réels. Par exemple, un étudiant de CPGE ECG va pouvoir opter pour les spécialités de Mathématiques approfondies et d’Économie, sociologie et histoire. Grâce à la nouvelle réforme des classes prépa, il y a désormais 4 profils de choix possibles, contre deux filières aujourd’hui.
Concernant les CPGE scientifiques, les bouleversements sont moins importants. Il s’agit ici d’un enrichissement cohérent avec le nouveau baccalauréat. Les classes prépa scientifiques comportent aujourd’hui 4 filières. 3 sont orientées Sciences de l’ingénieur. C’est le cas des filières MPSI (mathématiques, physiques), PCSI (physique, chimie) et PTSI (physique et technologie). Une 4e voie, BCPST, est consacrée à la Biologie, la Chimie, la Physique et les Sciences de la Terre.
Dans le prolongement de la réforme du baccalauréat, les classes préparatoires scientifiques vont créer une cinquième filière à partir de la rentrée 2021. Les étudiants pourront désormais faire le choix d’une CPGE MS2I. Les nouveaux programmes de cette CPGE seront tournés vers les Mathématiques, la Physique, l’Ingénierie et l’Informatique. Cette nouvelle classe prépa MS2I s’adresse particulièrement aux étudiants ayant choisi les spécialités Mathématiques et Numérique et Sciences Informatiques (NSI) au lycée.
Nouvelle réforme des classes prépa : conséquences sur le choix des spécialités au lycée
Un parcours type pour intégrer les nouvelles CPGE ?
Quel que soit le parcours post-bac souhaité par les élèves de première et de terminale, il n’y a pas de parcours type. C’est le sens de la réforme du baccalauréat et tout l’intérêt d’avoir un nombreux choix de spécialités et d’options. De plus, les sélections se faisant sur dossiers, le recrutement reste toujours à la main des écoles. Elles peuvent tout à fait choisir un étudiant qui n’a pas suivi le parcours préconisé, mais qui a des atouts déterminants par ailleurs. Tous les profils peuvent donc théoriquement postuler aux nouvelles classes préparatoires.
Les mathématiques comme valeur sûre
Cependant, même si tout est toujours possible, certaines matières sont incontournables pour optimiser ses chances d’intégrer une classe prépa. Au-delà de l’admission, l’étudiant sera plus à l’aise dans le cursus suivi s’il sélectionne ses enseignements en cohérence avec les programmes de la classe préparatoire souhaitée. Pour les CPGE ECG, les mathématiques restent un point incontournable des programmes et des concours d’admission aux grandes écoles de commerce. Il est donc fortement conseillé de conserver la spécialité Mathématiques, ou au minimum l’option Maths complémentaires. Pour le reste, les spécialités Sciences économiques et sociales, ou Histoire, géographie, géopolitique et sciences politiques sont tout à fait adaptées.
Concernant les CPGE préparant aux écoles d’ingénieurs, les mathématiques restent également la matière essentielle. Elle sera complétée en première de deux enseignements scientifiques de spécialité parmi la physique/chimie, les Sciences de l’Ingénieur (SI), les Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) ou encore l’enseignement Numérique et Sciences Informatiques (NSI). Une seule de ces spécialités sera conservée en terminale, en fonction de la filière de la prépa scientifique souhaitée.
En conclusion, la nouvelle réforme de la classe prépa n’est pas véritablement une révolution. C’est plutôt une évolution cohérente avec les aménagements du nouveau baccalauréat. Ainsi, les CPGE économiques et commerciales ont refondu leurs cursus et revu leurs programmes. L’objectif est d’exploiter les forces des candidats, dans la continuité des enseignements de spécialité de première et terminale. De leur côté, les CPGE scientifiques ont créé une nouvelle filière. Le but ici est de répondre aux nouvelles évolutions technologiques et aux besoins du marché du travail. Les grandes écoles de commerce et les écoles d’ingénieur devraient ajuster les concours dès 2023 pour s’adapter aux programmes de ces nouvelles filières.
